Quand le corps se souvient – une autre façon d’entendre ses blessures
- Nathalie GUZZETTA
- 30 juin
- 3 min de lecture
On parle souvent du traumatisme comme d’une expérience psychique. Et c’est vrai. Mais ce que l’on oublie parfois, c’est que le trauma, s’il n’est pas digéré ou exprimé, ne disparaît pas pour autant. Il trouve d’autres chemins pour se manifester. Et souvent, ce chemin… c’est le corps.
Un ventre toujours noué. Des douleurs diffuses, parfois sans cause médicale identifiable. Une fatigue qui ne passe pas. Une respiration courte. Des tensions dans la mâchoire, les épaules, le dos. Ce ne sont pas toujours des "symptômes" au sens médical du terme. Parfois, ce sont des langages, des formes d’expression que notre psyché n’a pas pu verbaliser.
💠 Le corps comme mémoire
Notre corps possède une intelligence propre, une mémoire qui dépasse les souvenirs conscients. Il enregistre ce qui s’est passé, ce que nous avons tenté d’oublier, ce que nous n’avons pas pu nommer.
Il ne s'agit en aucun cas d'une erreur, et encore moins d'une faiblesse. C’est souvent une stratégie de survie.
Quand c’était trop, trop vite, trop intense – le corps a pris le relais. Il a figé, tendu, contracté, pour protéger. Et parfois, même des années plus tard, il reste en état d’alerte, comme s’il n’avait jamais reçu le message que le danger est passé.
🧠 Et si c’était votre système nerveux qui parlait ?
Le système nerveux autonome – cette partie de nous qui régule automatiquement la respiration, le rythme cardiaque, la digestion… – est aussi le siège de notre réactivité face au stress.
Lorsqu’un événement nous submerge, notre cerveau n’analyse pas : il réagit. Il active ce que l’on appelle les réseaux de mémoire traumatique, qui ne sont pas logiques ni linéaires, mais sensoriels, émotionnels, parfois bruts. Un son, une odeur, une attitude, une lumière… et soudain, le corps réagit comme si c’était à nouveau en train d’arriver.
Vous n’exagérez en rien, et il ne s’agit aucunement de fragilité. C’est votre système nerveux qui se protège. Qui anticipe un danger, même infime, parce qu’il a déjà connu une menace réelle.
C’est comme une alarme qui s’est déréglée, et qui se déclenche au moindre mouvement suspect. Pas pour vous nuire… mais parce qu’elle croit encore que c’est la seule façon de vous garder en vie.
🌿 Le corps : victime, mais aussi ressource
Ce qui est bouleversant, c’est que le corps n’est pas seulement le lieu du trauma.Il peut aussi devenir un lieu de réparation.
Ce chemin peut être progressif, doux, souvent déroutant… mais il est profondément porteur. Car à travers le mouvement, la respiration, l’attention portée aux sensations, il est possible de revenir à soi autrement.
Pas en cherchant à "performer" une guérison. Mais simplement en commençant à écouter.À être là. Avec ce qui est.
✨ Explorer ce lien dans le podcast
Dans le nouvel épisode du podcast, je vous invite à découvrir ce lien entre le corps, le système nerveux, et les manifestations silencieuses du trauma. Pas besoin de tout comprendre d’un coup, ni même d’avoir les mots. Juste de ressentir, peut-être, que ce que vous vivez a du sens, et que cela mérite d’être entendu.
🎧 L’épisode s’intitule :« Le corps et l’esprit – comment le traumatisme s’imprime dans notre corps ». Et il est disponible dès maintenant sur votre plateforme préférée.
💛 En vous souhaitant…
… de ne plus vous croire "trop" ou "cassée", là où votre corps tente simplement de vous parler.
Qu’il vous soit possible, petit à petit, d’habiter à nouveau ce corps, non comme un champ de bataille, mais comme un refuge.
Prenez soin de vous, de tout vous.
Pour aller plus loin...
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