Quand les mémoires traumatiques refont surface : avancer malgré les retours et les reculs
- Nathalie GUZZETTA
- 1 sept.
- 4 min de lecture

Il arrive qu’un souvenir que l’on croyait effacé revienne frapper à la porte. Parfois discret, parfois brutal, il surgit dans un rêve, une sensation corporelle, une odeur, ou dans le regard de quelqu’un. Ces mémoires, souvent enfouies depuis l’enfance, ne sont pas des caprices de l’esprit : elles sont le signe que notre système nerveux trouve enfin la sécurité nécessaire pour laisser remonter ce qui avait été mis de côté.
Et pourtant, ce retour n’est pas toujours vécu comme une libération. Il peut ébranler nos relations, brouiller nos repères intérieurs et donner l’impression de perdre pied.
🌊 Le retour des mémoires, une vague inattendue
Après un traumatisme, il arrive que la mémoire se fragmente. Certaines images, sensations ou émotions se stockent dans le corps sans pouvoir être intégrées. Elles resurgissent plus tard, parfois des années après, lorsque les conditions de sécurité sont réunies.
Ce phénomène peut surprendre. On pensait avoir “tourné la page”... et pourtant, le passé revient comme un écho. Cela ne signifie pas que l’on régresse, mais que l’on est en train de revisiter des fragments pour les intégrer enfin.
🤝 Quand les souvenirs bousculent les liens
Ces retours de mémoire se répercutent souvent dans nos relations. Une parole anodine peut réveiller une douleur ancienne, une absence peut déclencher une panique disproportionnée. Le corps réagit comme s’il revivait le danger d’autrefois, même si la situation actuelle est sans risque.
Cela peut créer des malentendus, voire une impression d’osciller entre besoin de proximité et besoin de distance. Ces mouvements ne sont pas des faiblesses : ils témoignent de la complexité du chemin de reconstruction.
🔄 Les allers-retours du chemin
La guérison n’est jamais une ligne droite. Elle ressemble plutôt à une marche en montagne : parfois on monte, parfois on redescend, parfois on s’arrête pour reprendre son souffle. Les “reculs” apparents sont en réalité des moments nécessaires d’intégration.
Savoir que ces oscillations font partie du processus aide à ne pas se juger trop sévèrement. Chaque retour en arrière apparent prépare souvent un pas plus solide vers l’avant.
🌬️ Des ressources pour traverser
Quand les mémoires affluent, il peut être difficile de rester présente à soi : le corps s’emballe, l’esprit sature, les émotions débordent. Dans ces moments-là, revenir à des ressources simples et corporelles devient essentiel.
Le souffle, par exemple, peut être un véritable compagnon. Inspirer et expirer consciemment n’empêche pas les souvenirs d’exister, mais cela crée un point d’ancrage fiable, toujours disponible. Même une seule respiration posée – sentir l’air qui entre, l’air qui sort – peut suffire à ramener un peu d’espace quand tout semble se refermer. Le souffle devient une sorte de fil conducteur : il rappelle que, malgré le tumulte intérieur, un mouvement de vie continue en nous.
✨ Petit pas possible : prenez un instant pour porter attention à une seule respiration. Inspirez doucement par le nez, sentez l’air descendre jusque dans le ventre, puis expirez lentement par la bouche. Répétez une ou deux fois seulement, sans chercher à forcer.
La pleine conscience, quant à elle, invite à changer de regard sur ce qui surgit. Plutôt que de lutter contre les images ou les sensations, elle propose d’apprendre à les observer avec une certaine distance, comme des vagues qui montent puis redescendent. Cet accueil n’est pas passif : il permet de ne plus être engloutie, de retrouver peu à peu la possibilité de choisir sa manière de répondre à ce qui se présente.
✨ Petit pas possible : si une émotion se présente, nommez-la simplement en silence : “peur”, “colère”, “tristesse”… Puis, sans jugement, remarquez qu’elle est là, qu’elle bouge, et qu’elle finira par passer comme un nuage dans le ciel.
Ces pratiques ne font pas disparaître la douleur – elles ne sont pas une baguette magique –, mais elles ouvrent un espace intérieur où l’on peut respirer, s’apaiser et avancer avec plus de stabilité. Petit à petit, elles tissent une sécurité intérieure qui rend la traversée plus soutenable.
💌 En vous souhaitant…
… de vous rappeler que chaque retour de mémoire est aussi une étape vers l’intégration .… d’accueillir vos allers-retours comme des mouvements vivants, pas comme des échecs .… et de trouver, au cœur de ce chemin, des espaces d’ancrage et de douceur.
Pour aller plus loin...
Si ce que vous lisez résonne avec votre vécu, sachez que vous n’êtes pas seule. J’ai consacré les derniers épisodes de mon podcast à ce passage délicat où les mémoires traumatiques refont surface. On y parle de l’impact sur les relations, de la résurgence de l’enfance, des allers-retours du chemin, et des ressources comme le souffle et la pleine conscience pour trouver de l’apaisement.
👉 Vous pouvez les découvrir sur votre plateforme habituelle : Psycho-éducatif, La mémoire du silence et Pause méditative.
📩 Besoin d’un petit coup de pouce pour démarrer ?
Je vous propose également un guide gratuit pour mieux comprendre le traumatisme et amorcer en douceur une reconnexion à vous-même.
🌿 Et si vous avez envie d’un accompagnement plus profond, mes retraites bien-être offrent un espace sécurisant pour explorer, relâcher, respirer… et renouer avec soi. Toutes les infos sont à retrouver ici :







