Quand le corps et le cœur se protègent : comprendre nos mécanismes de survie
- Nathalie GUZZETTA
- 3 nov.
- 4 min de lecture

Après un choc, une violence, ou un événement qui dépasse nos capacités d’adaptation, il n’est pas rare de se sentir « éteinte » ou « coupée ». Le corps se tend, le souffle devient court, les émotions semblent lointaines, et même les gestes les plus simples peuvent paraître inaccessibles. Ce mouvement intérieur n’est pas un hasard : c’est une stratégie de survie.
Notre système nerveux est conçu pour protéger la vie. Lorsqu’un danger est perçu, il active une alarme interne : lutte, fuite ou immobilisation. Et parfois, cette alarme reste enclenchée bien après la fin du danger. Le corps continue alors de se défendre, de se fermer, de se tenir prêt — même quand il n’y a plus rien à craindre.
🧠 Le corps sait avant nous
Bien souvent, le corps réagit avant que l’esprit ne comprenne. Les tensions, la fatigue, les douleurs sans cause apparente, les troubles du sommeil ou la difficulté à se concentrer ne sont pas des anomalies. Elles sont des messages. Le corps tente de dire : « Je ne me sens pas encore en sécurité. »
Apprendre à entendre ces messages, c’est le début de la réconciliation. Non pas pour forcer le calme ou la détente, mais pour reconnaître que ce que l’on ressent a du sens.
Le corps n’est pas l’ennemi. Il est le témoin silencieux de ce que nous avons traversé — et parfois, le seul à se souvenir de ce que nous avons dû oublier pour continuer à avancer.
❤️🩹 La protection émotionnelle : un refuge nécessaire
Quand le monde a blessé, il est naturel de se protéger. On se referme, parfois même sans s’en rendre compte. On met de la distance, on s’isole, on évite les gestes tendres ou les situations trop intenses. Ces barrières sont le signe d’un besoin profond de sécurité.
Elles se construisent pour empêcher la douleur de revenir, pour éviter d’être touchée là où ça fait encore mal. Mais, comme toute protection, elles peuvent devenir trop étroites. On se retrouve alors enfermée dans un espace minuscule, à l’abri… mais seule.
La guérison, ici, ne consiste pas à casser la carapace, mais à permettre qu’elle devienne poreuse, à son rythme.
Cela se fait par la lenteur, la confiance, la présence bienveillante — la nôtre et celle des autres.
🌿 Revenir au vivant
Il arrive que, pour survivre, certaines parties de nous se mettent en veille. On se sent alors vide, sans émotion, comme coupée du monde. C’est ce qu’on appelle parfois la dissociation. C’est un mécanisme de sauvegarde. Une mise en pause pour ne pas s’effondrer.
Puis un jour, quelque chose bouge. Une sensation, une odeur, une larme, un souvenir… Un signe minuscule, mais précieux : la vie qui revient.
Revenir au vivant, c’est d’abord remarquer ces petits moments. Le goût d’un fruit, le contact du vent sur la peau, une couleur qui nous émeut, un rire qui échappe sans qu’on s’y attende.
Ce sont des portes, des invitations à habiter à nouveau son corps, à renouer avec ses sensations, à laisser la douceur circuler.
🐢 S’offrir la lenteur
La reconstruction n’est pas une course. Elle se tisse dans la lenteur, le respect du rythme, et la patience envers soi-même. Se presser, vouloir « aller mieux » à tout prix, ne fait souvent que raviver les alarmes intérieures.
Ce dont le corps et le cœur ont besoin, c’est d’espace. D’un environnement où ils puissent respirer sans crainte, se détendre sans devoir se justifier. Et chaque petit moment où l’on se sent un peu plus en sécurité — ne serait-ce que pour quelques secondes — participe à cette réparation profonde.
💌 En vous souhaitant…
… de trouver, au fil des jours, les petites fissures par lesquelles la lumière entre.
... de vous autoriser à sentir, à respirer, à revivre — même un tout petit peu.
Et de vous rappeler que, même lorsque tout semble figé, la vie, en vous, ne cesse jamais d’attendre son heure.
➡️ Pour aller plus loin...
Si ce chemin résonne avec votre vécu, les épisodes du podcast de ce mois-ci explorent, chacun à leur manière, cette thématique du corps et du cœur qui se protègent. À travers les contes thérapeutiques et la série C’est normal ?, j’y parle de peur du contact, de dissociation, et de réactions physiques après un traumatisme. Des histoires et des explications pour vous aider à comprendre ce qui se joue à l’intérieur, et pour vous rappeler que tout cela est normal, réversible, et profondément humain.
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Fatigue, douleurs, tensions… le corps parle quand les mots manquent. Cet épisode explore les liens entre traumatisme et réactions corporelles.
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